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La série Glimpse

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GLIMPSE 12

Le Glimpse des Labyrinthes
Par XLO

Roy Stuart fabrique des labyrinthes.
Les Glimpse films sont des édifices arborescents, piégés, qui nous entraînent dans un « empire intérieur » au centre duquel se cache une énigme. Les photos contiennent des passages secrets, comme une porte perdue. Mais c’est au spectateur de chercher le chemin qui relie le langage et l’image. Roy Stuart ne donne pas le mot de passe.
Le Glimpse 12 plonge le spectateur dans l’univers de jeu. Un jeu sérieux, comme la vie et la mort : le jeu que constitue la relation entre les hommes et les femmes.
Le désir, qui les unie par le délire, et qui dévie parfois en furie.
Entre les hommes et les femmes, ce n’est pas toujours la paix. Rapport de force, jeux de pouvoir, aliénation… L’agression, le viol et l’humiliation sont toujours à portée de main. Quelles règles les hommes et les femmes se donnent-ils/elles pour pacifier leurs relations ?
Les scènes de Glimpse jouent avec nos attentes et nos préjugés.
Des voix murmurent derrière les images, les murs sont hantés par le désir et les images nous crèvent les yeux…
Et il s’amuse à montrer que la violence ne va pas toujours dans le même sens – de l’homme contre la femme – car la femme a sa part dans la guerre des sexes. Sa première arme étant le refus qu’elle inflige à l’homme qui la désire. Et cette guerre elle-même est une source d’excitation…
Le jeu dont il s’agit est similaire à la guerre. Les règles en sont un art, dont l’arme est le regard.
Le jeu d’une apparition, d’une disparition. Un corps en pleine lumière. La jouissance… Roy Stuart est le seul cinéaste à filmer en temps réel la lente vitesse du plaisir féminin. Fulgurance fantôme de l’orgasme.
Le jeu dont il s’agit n’est pas celui du hasard. Pas même la roulette russe du sexe non-protégé. Car pour mettre en scène ces accouplements sans préservatifs, il y a tout un travail à mener. Contre les tabous. Contre les peurs. Contre les préjugés. Mais ce n’est pas de ce jeu du bare bake qu’il s’agit. L’enjeu est ailleurs que dans le frisson de la transgression ou le saut à l’élastique sans latex.
Il n’est même pas ce jeu où il est question de gagner ou de perdre. Gagner ou perdre quoi, d’abord ? La vie est dépense d’énergie. Perte qui alimente le moteur qui produit l’énergie. Le jeu et les règles n’appartiennent pas au monde du tripot. Mais le sexe n'est pas tripotation dans les Glimpse films.
Le jeu auquel nous invite le Glimpse 12 concerne une règle fondamentale de la physique – une règle qui régie le branle. C'est-à-dire le tremblement et l’accord limite, au sens musical mais aussi au sens de la menuiserie.
C’est le jeu de la charnière.

 

Car dans la charnière, il y a la chair. Et l’inquiétude qui la travaille. Le travail du temps qui fait jouer les cellules, comme les planches d’un corridor.The time is out of joint, dit constate Hamlet.Il s’agit d’un tel « jeu ».Métaphysique. Dont la règle réside dans une des forces fondamentales de la nature, encore non identifiée et qui permettra peut-être d’unifier les quatre autres grandes forces.C’est la force qui fera le lien entre l’infiniment grand et l’infiniment petit.Au plus profond du cosmos, joue ce qui joue entre deux lattes, dans le parquet d’un couloir obscur : les pas d’une jeune femme qui s’avance pieds nus – menace du désir, désir de la menace…Le jeu est ce qui articule l’homme et la femme dans leurs jeux désarticulés.Aussi les hommes libres doivent-ils prendre le jeu au sérieux : le jeu est leur seule issue dans le labyrinthe de la mort. Face aux abîmes de la métaphysique, les religions créent des règles qui empêchent le jeu. Ils font des sources de joie des lieux de souffrance.

 

C’est le travail des hommes libres de fabriquer des règles pour rendre le jeu possible dans le labyrinthe de la mort - et possible, le plaisir.Comme dans la physique quantique, le premier jeu est celui du regard.Pas celui du voyeur, qui reste caché derrière la vitre, et cherche l’excitation par procuration. Mais le regard du chercheur : actif, agissant, de celui qui cherche à comprendre.Qui observe la collision des particules.Qui cherche à comprendre les règles secrètes.Qui cherche l’issue cachée dans le jeu des apparences.Dans le jeu des corps et des êtres, et leurs désirs…Aimer, c’est chercher. Chercher, ce n’est pas trouver, c’est déjà connaître. Aussi, aimer, c’est connaître. Dans « connaître », il y a le mot qui désigne le sexe féminin, car il s’agit de voir en face ce que du corps, on ne veut pas voir.Le physicien Stephen Hawking considère la femme comme une énigme plus profonde et incompréhensible que les mystères du cosmos, de la matière ou des trous noirs. Cette femme, est-elle l’énigme cachée au cœur du labyrinthe que Roy Stuart élabore pour nos regards ?

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