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DVD / VOD

La série Glimpse

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GLIMPSE 3

Article par Victor Westman

 

«Tendresse », à la surprise des juges de la cour suprême et de quelques autres, tel était le titre initialement choisi par D.H. Lawrence à ce qui allait devenir et rester « L’amant de Lady Chatterley ». En son temps déjà, Lawrence avait senti peser un « tabou sur la tendresse » et il est évident que huit décennies plus tard, soi-disant libérées, l’Ouest n’a pas même lézardé ce tabou. Débarque alors Roy Stuart avec Glimpse 3, le troisième volet de cette foisonnante série de vidéos érotiques interdites. Peu de voyeurs parmi ceux qui affectionnent Stuart percevront au-delà de son intense provocation la tendresse qui y infuse.

 

Les six premières minutes de Glimpse 3 tourbillonnent en visions éblouissantes, vertige pour lequel il convient déjà de remercier Stuart. Il n’y a pas de coït masculin/féminin dans cette introduction (n’ayez crainte, on aura l’occasion d’en rencontrer plein puisqu’il y a quelques 140 minutes d’enregistrées sur ce disque.) en revanche, on y retrouve la sublime Anna Bielska, ici nue, là habillée, capable de paraître aussi bien 13 ans que 23, dansant dans des allées et des parcs Romains, sous les arcades de ce qui pourrait être, de ce qui est effectivement, la Basilique Saint Pierre. C’est ensuite au tour d’une brunette BCBG, assise sur une chaise dorée, les jambes bien grandes ouvertes, une culotte (la sienne ?) tenue à bout de bras ; elle ou une autre sera bientôt presque nue sur le tapis et entamera un fabuleux voyage de plaisir en solitaire. Sa sœur de lait dans la volupté, une blonde, toute droite dans son petit haut noir, en fera autant à l’aide cette fois d’un formidable vibromasseur oblong, ce qui lui permettra, à mi-chemin de l’orgasme, de lâcher un jet d’urine, puissant et libérateur.

 

Ceux qu’une telle douche d’or laisse de marbre, qui y réagissent poliment mais ne lui trouvent pas d’intérêt particulier, ceux-là ne devraient toutefois pas manquer ou minimiser ce petit triomphe humain, cette joie évidente, suscité par le dépassement de vieilles inhibitions, même s’il est vrai qu’une fois violées, elles perdent de leur superbe.
L’ondinisme est très présent chez Stuart mais en tant que missionnaire de l’intensité, Stuart gravite principalement autour de la célébration du désir de la femme et de sa libération, sonde les sources profondes de son plaisir potentiel, lequel parvient à s’affranchir via les ingénuités d’une perversité polymorphe, une franchise choquante ou un besoin animal assumé. En outre, Stuart perçoit avec justesse le rôle principalement « assouvisseur » des hommes en tant qu’(occasionnels) administrateurs de ce plaisir.

 

Comme dans les glimpses précédents, certaines séquences sont accompagnées de musique, d’autres non ; nous risquons de nous languir de ces délectables râles divers et variés, ces soupirs, ces rares exclamations, mais les retenir à bon escient permet de maintenir la tension de l’ensemble. La musique de Roy Stuart s’amplifie sur l’une de ces excitations montantes et justifiées là où on pourrait tout au mieux doubler de gavotte un pauvre porno. Quoiqu’il en soit, après un tourbillon éblouissant de sexes tuméfiés, mers irisées de soleil, rivières placides, les deux minutes suivantes refluent vers la Ville Eternelle et s’y étalent oisivement : une autre brunette, nu pied et courte vêtue, y achète tout simplement de l’eau à un stand, s’assoie sur de hautes marches ensoleillées, examine ses pieds d’un œil critique, dévoilant à l’envie de bonne jambes et une petite culotte que l’on devinebien-odorante … (Il est à noter, en passant, que toutes les femmes sont célébrées dans leur naturel, à quelques exceptions cosmétiques près.)

 

Cependant, aucunes de ces mises en bouche ne nous préparent au petit chef d’œuvre miniature qui vient ensuite et tient du pur contraste artistique. Il mériterait un glimpse à lui tout seul, mais au lieu de ça, nous voilà soudain embarqués dans l’épisode le plus haletant de toute la série jusqu’ici. Il s’agit à coup sûr d’un essai sans faute sur la tendresse et dans ce qu’elle a de plus tabou : l’exhibition saine et lyrique de l’éclosion sensuelle d’une paire de collégiennes en fleurs – elles comparent leur poitrine, en feuilletant l’encyclopédie, via des mains aidantes (oui, littéralement) d’une matrone tout d’abord sévère mais bien vite complice. Cela devrait, hélas, avoir une connotation transgressive et subversive dans ce monde asexué que nous nommons réel - et bien oui … oui et oui ! c’est tout ça à la fois ! - La leçon que nous voyons dispensée appartient au curriculum Stuartesque de la Haute Utopie, devrions-nous dire.Les 25 minutes de cette séquence sont tellement intégrées les unes aux autres, malgré les déplacements de caméra, qu’elles semblent presque n’appartenir qu’à une seule prise.

 

Dans la manière de filmer aussi, le jugement est sûr, à la fois par le choix d’absence de musique – à l’exception d’un ou deux accords délicats – et dans la manière atypique et propre à Stuart, de rester en dehors de la scène jusqu’à la fin de l’épisode, avant de nous projeter dans l’activité grouillante du studio autour.Anna Bielska a ici pour partenaire Tommy, l’entreprenant garçon manqué, déjà croisé par les lecteurs au détour de « The Big Surprise », Volume II de Stuart. Nos deux protagonistes se replongent dans les bons jours d’une gaucherie zozotante, comme le début de la scène l’exige  et sont capables toutes deux de prendre plusieurs années en cette seule scène. Elles y parviennent via cette gravité, identifiable entre toute, du premier passage à l’acte du désir. Juste avant la fin de la prise, elles sont saisies de profil, à l’instar de madones : ce n’est pas accidentel, on l’a bien compris, la « matrone » étant elle-même devenue leur angélique complice."

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